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Milène Courchesne

Réponse des communautés végétales des tourbières après l’exclusion des cerfs de Virginie à l’île d’Anticosti
Milène Courchesne, Stéphanie Pellerin, Marianne Bachand, Steeve D. Côté et Monique Poulin
UNIVERSITÉ LAVAL

Les cerfs de Virginie (Odocoileus virginianus) utilisent abondamment les tourbières sur l’île d’Anticosti. En effet, dans un contexte de densité élevée et d’écosystèmes forestiers devenus peu productifs, les tourbières représentent des aires d’alimentation alternatives. Or, cette utilisation peut entraîner des changements dans leurs communautés floristiques en raison du broutement sélectif et du piétinement. Ce projet vise à déterminer les effets du cerf sur les communautés végétales de différents types de tourbières : 1) ombrotrophes (bogs) et 2) minérotrophes (fens ouverts et arbustifs) ainsi que 3) leurs bordures (laggs). Un dispositif de 53 exclos appariés à une parcelle accessible aux cerfs a été installé en 2007 et a été suivi pendant huit ans. Ce suivi a d’abord permis d’analyser le rétablissement dans le temps de la végétation après l’exclusion des cerfs puis d’évaluer cette réponse le long d’un gradient de productivité des sites. Dans les laggs et les fens arbustifs, la composition végétale des exclos s’est différenciée de celle des parcelles accessibles aux cerfs au fil des années, favorisant certaines espèces préférées du cerf dans les exclos et des espèces tolérantes au broutement à l’extérieur de ceux-ci. La diversité bêta était plus élevée dans les exclos que dans les parcelles soumises au broutement dans les tourbières à pH élevé, suggérant que les cerfs mènent à l’homogénéisation dans les tourbières les plus productives. Ce projet a permis de mieux comprendre l’impact du broutement des cerfs sur les tourbières, des connaissances essentielles pour la gestion des populations croissantes de cervidés en Amérique du Nord.