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Louise Quesnel

L’effet de la taille squelettique sur le succès reproducteur des femelles chez un grand mammifère
Louise Quesnel, Marco Festa-Bianchet
UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

Chez les mammifères, les femelles font face à un compromis entre les coûts élevés de la lactation, la croissance, la survie et la reproduction future. Cela est particulièrement le cas chez les jeunes individus, pour qui la taille corporelle adulte n’est pas atteinte à la maturité sexuelle. Chez les kangourous, ce compromis pourrait être prolongé pendant une plus grande partie de la vie des femelles, puisque ces mammifères ont une croissance squelettique indéterminée, et une période de lactation prolongée. Nous avons étudié l’histoire de vie de 75 femelles kangourous (Macropus giganteus) sexuellement matures et d’âge connu d’une population suivie à l’aide de recaptures annuelles. Nous avons investigué comment la taille corporelle des femelles expliquait la probabilité de survie des juvéniles à différents stades de développement. Nous avons trouvé que les femelles de grande taille en bonne ou mauvaise condition avaient une probabilité similaire de parvenir à se reproduire, alors que les femelles de petite taille doublaient leur probabilité si elles étaient en bonne condition. Aussi, les jeunes femelles (3-8 ans) de grande taille avaient une plus grande probabilité de tenter de se reproduire et de mener leur jeune à l’âge de 7 mois que les jeunes femelles de plus petite taille. Nos résultats suggèrent un rôle explicatif de la taille corporelle pour le succès reproducteur des jeunes femelles kangourous, et dirige la recherche future vers l’investigation des conditions environnementales précoces pour comprendre la variabilité interindividuelle de la taille corporelle dans cette population et son impact sur la dynamique populationnelle.